Isolation
végétale : un petit retour en
arrière... juste quinze ans !
Vous souvenez-vous
de l'été 2003 ? Je stationnais alors
sur la Marne, et comme partout, le soleil nous a fait un
plaisir rare : à peine couché,
il se relevait
pour briller, briller, sans le moindre nuage ! Imaginez-vous
alors habiter dans une boite en tôles... C'était
mon cas...
Malgré
une isolation
en laine de verre, mon
logement- l'ancien logement de marinier, à
l'arrière de la péniche - je vivais dans un
four..
.La seule solution a été de brancher la
pompe immergée dans la rivière, et d'alimenter
toute la journée un tuyau d'arrosage à
trous qui
mouillait en
permanence la tôle surchauffée.
Le
résultat, assez moyen, a en plus gâté
les peintures par un dépot de calcaire incroyable. Il
fallait trouver
une solution ! Et
je l'ai
trouvée, naturelle et peu coûteuse :
l'installation d'un toit végétal mis en
place sur une couche plastique recouverte de quelques
centimètres
de
terre fait de Crassulacées,
plantes "grasses" que l'on
trouve presque partout sur les murs de cimetières, les bords
de routes, etc...
En
quelques semaines de
vadrouilles en
Bourgogne, le long de
la Meuse, j'ai réussi à garnir les 35 m²
...Ca
a tout
de suite eu belle allure,
et
très fièr,
j'ai vite
écrit un
article sur la revue Fluvial,
certain que d'ici peu,
toutes les péniches adopteraient ce mode
d'isolation efficace et
surtout peu coûteux...
Et
bien
pas du tout... Je n'ai pas rencontré un seul bateau ayant
adopté ce système... Tant pis pour eux...
Par
contre, j'ai trouvé sur internet des commentaires
prédisant une corrosion rapide et perçante...
Alors, voilà le résultat au bout de 15 ans
:
En
ce moment, les sedums sont en fleurs. Il y a sur ces quelques
mètres carrés une bonne vingtaine
d'espèces de crassulacées, et l'entretien se
résume à rien :
les
quelques plantes qui
déposent leurs
graines sur ce support meurent vite de soif...J'ai même mis
quelques lichens de haute loire (ci-dessus à gauche),
durs
comme du bois quand il fait sec, et doux comme un tapis de laine par
temps
humide...
Les
joubarbes lancent leurs futures fleurs qui seront
épanouies d'ici un mois. La corrosion ? en voilà
l'oeuvre : j'ai soulevé la bordure du tapis
végétal pour vous montrer :
en
effet, la couche
superficielle de peinture glycérophtalique a
vécu, mais l'époxy d'en dessous, qui a vingt
ans, dont quinze sous la terre est toujours intacte...
L'ensemble
est
très joli, plus qu'écologique, et ça
dure, comme vous le voyez...