Les conscrits
Le mot conscrit signifie, dans
le langage courant,
l'ensemble des personnes nées la même année.
Exemple : « mon mari et moi sommes
conscrits ».
 Le terme est également utilisé par extension, pour
toutes les personnes dont l'âge se termine par le même
chiffre. Exemple : « je suis conscrit avec mon
père ». 
De même, les personnes nées la
même année étaient appelées sous les
drapeaux en même temps et faisaient donc leurs classes
en même temps. 
Ainsi une classe représente l'ensemble
des personnes nées la même année. L'année
des 20 ans est le moyen d'identification d'un ensemble de
conscrits :
ainsi la classe 2006 (parfois appelée la 06)
désigne
l'ensemble des conscrits fêtant leurs 20 ans en 2006 (donc
nés
en 1986).
Les interclasses désignent le regroupement de toutes
les classes se terminant par le même chiffre.
 Par exemple
l'interclasse en 6 concerne les classes 2006, 1996, 1986, ...
Il y a aussi les interclasses des
années qui se suivent par
exemple 2005, 2006 ou 2006, 2007...
                 
                   
                   
    
                  
                   
                   
                   
                   Conscrits sparnaciens de mars 1939.
Avec la création de la conscription
est apparue un peu partout en France
une tradition durant laquelle les jeunes gens de chaque commune, 
se
réunissaient et faisaient la fête, avant de partir
à
l'armée.
Cette tradition marquait en quelque sorte l'entrée dans le
monde adulte. 
À l'origine cette tradition était
réservée aux hommes, et la professionnalisation
des armées mit fin à beaucoup de fêtes de
conscrits.
Dans les endroits où cette tradition perdure, les
filles sont en général admises.
Les fêtes de conscrits sont
fortement liées avec les
fêtes des classes et sont même parfois assimilées
à ces dernières, mais les fêtes 
des conscrits
désignent plutôt les fêtes organisées avant
de partir à l'armée (aujourd'hui ce sont les jeunes de
18 ou 20 ans qui les organisent) 
alors que les fêtes de classe
désignent les fêtes regroupant toutes les personnes
nées
la même année.
Les fêtes de conscrits varient
d'une région à
une autre, et même à quelques kilomètres de
distance les différences peuvent être flagrantes.
 Cependant, dans beaucoup de villages des bals
sont organisés par les conscrits et ceux-ci portent
généralement un canotier,
 une cocarde
tricolore, annoncent leur venue en « jouant »
du clairon et
chaque classe possède son drapeau
(de plus en plus rare ).
La fin du service
national aurait logiquement dû marquer la fin de cette
tradition, mais beaucoup y sont encore attachés. 
Certains la
considèrent comme une beuverie, d'autres estiment que c'est
une tradition très forte, surtout dans le milieu rural.
 Et, à
l'instar du service militaire, une période riche d'anecdotes
dont les acteurs se souviendront le restant de leurs jours.
Cet
évènement joue parfois
le rôle de
catalyseur et permet un rapprochement ponctuel de personnes 
de
milieux culturels ou sociaux différents.
À Dorlisheim
la tradition se perpétue d'années en années, et
c'est une véritable fierté pour les jeunes d'être
conscrits. Deux jours durant, 
le dernier lundi et mardi de juillet,
la fête bat son plein. Durant 2 jours les conscrits et
pré-conscrits parcourent les rues du village Bas-Rhinois,
accompagnés d'une quinzaine de musiciens folkloriques, à
la rencontre des aînés, des viticulteurs, des
commerçants et artisans et des conseillers 
municipaux. Lors
des deux soirs se tient un bal ouvert à tous où
l'ambiance est à son maximum. Pour la fête des conscrits
de Dorlisheim
aucune publicité ou communication n'est nécessaire.
Tout le monde se retrouve pour deux jours et deux nuits de folie.
À
Schirrhein les 
conscrits sont habillés pareil tout en blanc
avec un sifflet et un foulard. Les jeunes hommes portent des chapeaux
noirs décorés de plumes 
et d'un ruban bleu blanc rouge,
et des fruits. Jadis, le nombre de ruban qu'un jeune homme partait
à
son chapeau était représentatif 
du nombre de filles
avec qui il était déjà sorti. Ils ont aussi un
tablier où se trouve leur année de naissance pour bien
informer à quelle classe 
ils appartiennent. En revanche les
pré-conscrits ne porte pas de chapeau et la couleur de leurs
vêtements change en fonction des années 
(Bleus, rouges,
verts en général). Le dimanche avant la Pentecôte
les conscrits pré-conscrits font une quête dans tout le
village où ils vont chanter 
et danser et serons accompagnés
d'un orchestre. Ils feront la tournée des bars et se
saouleront... Sans oublier qu'au premier jour de la fête, 
les
conscrits et pré-conscrits vont aller couper un grand
épicéa
en forêt, le "maillé", qu'ils désécorceront
et ébrancheront totalement 
(sauf les dernières branches
de la cime). En suite, ils le décorent avec des rubans, des
roses, et même des saucissons. Une fois décoré,
le "maillé" et placé debout dans la cour d'un
des restaurants du village où il restera jusqu'à ce
qu'il soit remplacé l'année suivante 
par celui de la
nouvelle génération de conscrits.
Dans le Haut Rhin plusieurs petits villages perpétuent la
tradition des conscrits. Ces derniers profitent des fêtes du vin,
organisées chaque été,
pour défiler dans le village au plus grand plaisir des
touristes. Enfin, il existe aussi une "semaine conscrit", en
particulier à Eguisheim, 
où les jeunes de 18 ans occupent leur journée en
dégustant des vins fins chez les viticulteurs locaux, et leur
soirée en faisant de nombreuses
farces aux habitants avec la bénédiction plus ou moins
officielle de la municipalité.C'est probablement à
Villefranche sur Saône que la tradition 
des conscrits a pris le plus d'ampleur avec la
Fête des conscrits ("La Vague") qui se déroule le
dernier dimanche de janvier. 
Un musée des conscrits a d'ailleurs été
créé.
Dans le reste du Beaujolais,
les conscrits (hommes et femmes, à l'exception de Villefranche),
défilent d'abord le soir (cela peut être le samedi 
8 jours avant, le vendredi ou le samedi avant la fête des
conscrits) avec un char et des déguisements, sur un
thème ; c'est généralement ce 
qu'on appelle la " retraite au flambeau ", cette même
soirée il arrive qu'il y ait l'enterrement de la classe
(c'est-à-dire la classe en 8 met 
à la porte la classe en 7 etc....) Des confettis sont
lancés. La nuit, il y a un bal où ils sont tous
rassemblés. Le dimanche matin, après la messe 
et la traditionnelle photo ils défilent à nouveau en
faisant la vague 1,
accompagnés par les fanfares locales, mais avec un costume et un
chapeau (gibus)
portant un ruban de couleur représentant leur âge.
À la fin du défilé est servi le vin d'honneur,
puis les conscrits se retrouvent autour d'un repas, 
communément appelé « banquet ».
Mais ce n'est pas fini, le soir un bal est à nouveau
organisé où l'on reçoit généralement
ses invités, puis la soupe 
à l'oignon au petit matin.... et le lendemain il y a " retinton
" tous les classards et leur conjoint vont à nouveau faire un
repas commun....
Dans le Mâconnais, tous les
habitants d'un même village et de la même classe (en 7 pour
2007, en 8 pour 2008, ainsi de suite) sont visités par les 
conscrits qui ont 20 ans dans l'année. À cette occasion,
on remet la "cocarde des conscrits" et ils sont invités au
"repas des conscrits" 
(de janvier à mai selon les us de la commune) où l'on
prend les traditionnelles photos de groupes de ceux qui ont 10, 20, 30,
40, 50, 60, 
70, 80, 90, et même 100 ans dans l'année.
Dans les petits villages du Haut-Doubs, par
exemple, c'est au Nouvel-an que les joyeux conscrits se retrouvent,
réveillonnent ensemble, 
et descendent ensuite dans le village, de maison en maison, afin de
souhaiter leurs vœux aux habitants, à commencer par le
maire. 
Ceux-ci, en général fort accueillants, offrent alors un
verre aux conscrits. La tournée des conscrits peut durer, pour
les plus « valeureux »,
une, voire deux semaines. Tous profitent de l'hospitalité des
paysans bienveillants qui mettent leur grange à disposition pour
la nuit. 
Un des jeux préférés des conscrits consiste
également à ramasser tout objet que les habitants du
village auraient pu laisser dehors et à 
les déposer sur la place de la mairie, tout en restant dans un
esprit de franche camaraderie. Une bétaillère
aménagée tirée par un tracteur 
peut être mise à disposition également afin
d'effectuer une tournée de maisons de plus grande envergure dans
les villages voisins.
Dans d'autres communes moins rurales
(Morteau par exemple), cette fête peut avoir lieu à
l'occasion du Carnaval, où les conscrits préparent un 
« bonhomme de Carnaval », qui fera partie du
défilé, et qui ensuite sera brûlé. Si,
à l'origine ce bonhomme de Carnaval était à
l'effigie de 
personn(ag)es détestés (par exemple Hitler ou
 Staline), les
modèles d'aujourd'hui sont en général issus du
domaine des cartoons.
 Ensuite, dans l'année, un banquet des classes est
organisé. À Villers-le-lac, avant de se préparer
pour la grande fête, les conscrits 
(généralement ceux qui ont 20 ans) se donnent rendez-vous
plusieurs fois pour organiser le week-end des Grosses Têtes, 
où le but est de récolter de l'argent, et vendent des
objets pour organiser le grand banquet.
Dans certains endroits, la fête des conscrits peut durer 2, voire
3 ou même 4 ans : les
« sous-chantelots » (18 ans), chantelots (19
ans), conscrits (20 ans), 
et enfin "sur-conscrits" (21 ans)...
Dans la région du Haut Vivarais
(Ardèche du Nord), en Drôme du nord, en Haute-Loire, la
première année à 17 ans les jeunes deviennent
magnons, 
c'est-à-dire pré-conscrits. Ensuite pour leur 18 ans les
magnons deviennent Conscrits. Lorsque les magnons et les conscrits font
une animation ensemble on appelle cela une interclasse.
L'évènement le plus important est la vogue, les conscrits
organisent en 
2 ou 3 jours d'affilée une fête où les villages des
alentours sont invités, une sono, une buvette et des attractions
foraines sont présents.
 Ensuite suivant les régions les traditions changent.
 journal "l'écho sparnacien" du 20
novembre
1902
 journal "l'écho sparnacien" du 20
novembre
1902
Si l'origine de ces images vous intéresse, voyez ce site