On
vient de fêter les 100 du canal de la Saône
à la Marne (fin septembre 2007)
C'est
sans doute enfoncer une porte ouverte de dire que le transport fluvial
n'est plus ce qu'il était, mais il semblerait
bien que nos
élus aient compris
tout l'intérêt que représentent les
voies fluviales pour valoriser leurs régions,
et le Canal
entre Bourgogne et Champagne, nouvelle appellation pour le bon vieux
canal de la Marne à la Saône,
pourrait servir d'exemple.
Entre
mai et Septembre 2007, de chaque côté du bief de
partage, on a fêté les 100 ans de ce canal que les
Mariniers ont appelé dès sa mise en service
en
1907 le canal de Loeuillet sans que l'on sache bien si c'est Loeuillet,
village situé au début du canal, ou presque,
versant
Bourgogne, ou
Heuillet Cotton, sur le bief de partage, dont le
nom a ainsi
été immortalisé.
De
nos jours, 110 000 tonnes de trafic transitent par cet axe, ce qui ne
fait guère que 440 bateaux freycinet par an, soit environ le
tiers
du nombre des
passages, le reste étant dévolu à la
plaisance qui peut jouir des vénérables ouvrages
d'art de ce canal,
parmi lesquels deux
superbes tunnels, un pont
tournant, un pont canal …
Dans
les années 60, le trafic a dépassé les
10 bateaux de commerce par jour, avant de diminuer
régulièrement.
- Les
régions traversées sont
particulièrement belles, et si les innombrables
échanges de jadis entre mariniers et éclusiers
sont terminés
- - tu me donnes un
peu de grain, et t'auras un beau poulet, et même les
légumes pour aller avec… - le produit de terroir
montre à nouveau
- le bout de son museau :
ainsi, Jean Charles
Monget propose à St Maurice
sur Vingeanne les fromages de ses chêvres,
- et accueille les
touristes de passage dans son élevage. A Chamouilley, Marne
Plaisance a établi une base de
- location de bateaux. De
nombreuses promenades
pédestres ou cyclistes sont possibles le long de la voie
d'eau.
- La
construction de ce canal qui mettait en communication le Nord de la
France avec la vallée du Rhône
- par un trajet
évitant Paris a débuté en 1845,
à la
demande des nombreux industriels bourguignons et haut marnais
handicapés jusque
- là pour leur
approvisionnement
en charbon et l'écoulement de leurs produits lourds :
sidérurgie, bois de mine, pierre
de taille.
- Il continua le canal
latéral à la
Marne qui après Vitry le François, s'allongeait
au sud jusqu'à Wassy. Luxe de l'époque, une
branche fut
- même
établie entre les environs de
Rachécourt sur
Marne et Brousseval, à un peu plus de 20 km
à l'ouest du canal,
- pour
l'approvisionnement de cette
région sidérurgique en charbon, et le transport
de ses produits forgés.
- Pour
une fois, nous laisserons un peu l'aspect technique de cette
construction pour aller loin dans notre mémoire qui,
- comme
chacun sait, est
particulièrement courte. Disons 3 à 4
générations, pas plus. Là, nous
faisons un saut dans
- les années
1850 : la pelle et la pioche
sont les deux outils essentiels de ce chantier, même si la
grue et
le train à vapeur
- apportent une aide non
négligeable dans le transport des matériaux.
Comme chacun sait, derrière chaque pelle,
derrière chaque pioche,
- il y a un homme. Or la
région n'est pas réputée
pour ses excès démographiques… C'est
donc en rangs serrés qu'arrivent des régions
- les
plus pauvres de l'Italie, de beaux et jeunes ouvriers calabrais ou
siciliens. Le petit commerce local en
profite, et quelques boucles
- noires et yeux de
braise chez les actuels
habitants de la région ne doivent pas leur
présence au hasard, mais bien à la
génétique…
- Des
mauvaises langues disaient même, au bout de notre
mémoire, dans les années du début du
vingtième siècle, qu'il ne serait pas
- étonnant
de retrouver
quelques restes humains dans les culées de quelques ponts
franchissant le canal. C'est que ces jeunes terrassiers
- avaient le
couteau facile, et qui se serait alors inquiété
d'une pelle ou d'une
pioche en trop en début de journée de travail,
- alors qu'il
n'était pas rare que, mal du pays aidant, le
chantier subisse pas mal de désertions…
- Mais
tout ça, ce sont des racontars…
- Pour
les 100 ans de ce canal, de nombreuses animations ont eu lieu. Une
visite du site http://www.canalenchanteur.com
- donnera
un aperçu de ce qui s'est fait au cours du printemps et de
l'été
2007.
- Saint
Dizier avait prévu beaucoup d'animations, mais les
contraintes budgétaires ont
- considérablement
réduit les ambitions des organisateurs. C'est vrai
qu'avec un budget de
- 30
000 € pour l'événement, dont le bouquet
final avait lieu pendant les journées du patrimoine le
deuxième
- week-end de
septembre, et 23 000 € pour
la communication qui, comme chacun sait, est essentielle dans toute
manifestation,
- il restait bien peu
pour animer. Mais l'essentiel
n'est-il pas dans ce que l'on dit des choses, plutôt que dans
les
choses elles-mêmes ?...
-
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