5
juin 2015
Passages
à gué sur la Loire
C'est à force de traîner un peu partout
autour de Melay que je découvre, et cette fois-ci, c'est
devant mon écran que j'ai trouvé :
En effet, quand sur google maps vous suivez un chemin qui aboutit au
fleuve, et que vous le voyez continuer sur l'autre rive, sans le
moindre pont pour franchir l'eau,
vous pouvez vous dire qu'il y a quelque
chose comme un gué là dessous...Je suis donc
allé voir ! pas loin, entre Melay et Chambilly,
puis à l'aplomb de Bourg le Comte,
très beau
village perché au-dessus de la plaine alluviale de la Loire,
au
nord de Melay.
De
tous temps, l'homme a eu
à franchir ces
obstacles que constituaient fleuves et rivières et chaque
fois que c'était possible, le gué a
été utilisé, puis le bac, et enfin le
pont,
mais dont l'histoire est souvent cahotique, soit à
cause de la furie des crues, soit à cause de la folie des
hommes...
Tombés en désuétude, ces
gués laissent cependant des traces, et curieusement, ceux
qui nous intéressent se trouvent à des lieux-dits
"Le port" pour l'un,
"le port Chasset" pour l'autre. On peut penser que
le très faible tirant d'eau des bateaux de Loire permettait
ce voisinage...
Les accès au
fleuve sont
rares, d'une part à cause des clotûres des
pâtures,
mais aussi du fait de berges très accidentées,
les
variations de niveau étant souvent très
importantes,
malgré la régularisation du débit
apportée
par le barrage de Villerest en amont. Les pêcheurs en
profitent !
On voit bien les restes d'empierrement de l'accès
au
gué, ici en rive gauche.
En rive droite, mêmes empierrements bien
conservés, et
l'on voit bien, à droite, la descente de l'autre rive. Les
pêcheurs ne sont plus là, la photo a
été
prise un autre jour !
Juste en bordure du fleuve, en rive gauche, ce bâtiment
annonce
son ancienne fonction. Actuellement, il accueille la
société Holiste
et témoigne d'un passé marinier, ayant sans doute
été, en plus d'une auberge, un centre
d'approvisionnement
pour les bateaux de Loire jusqu'au milieu du XIX°
siècle,
avec picotin, foin et avoine pour les ânes ou les
mulets-tracteurs...
N'oublions pas que sur cette partie de la Loire ont circulé
250
000 "rambertes", bateaux avalants à usage unique qui
transportaient le charbon de St Etienne à raison de 25
à
36 tonnes
par bateau jusqu'à Orléans et
parfois
jusqu'à Nantes et Paris, entre 1704 et 1850. Ce sont 12
millions
de tonnes de charbon qui furent ainsi transportées !
Les restes d'une "ramberte" à gauche, exposée
près
du mur du barrage de Villerest.
Moins marqué dans le paysage que le gué
précédent, celui de Bourg le Comte a encore sur
la rive
droite, un empierrement qui sert de mise à l'eau pour
les
canoës que louent
sur la rive droite Nicole et Jean Mehu
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