Le
marché de potiers de Cluny les 9 et 10 août 2014
Haut lieux d'histoire et
de culture, Cluny accueille tous les deux ans un marché de
potiers. Pendant
mes trentes années de vie professionnelle,
j'ai toujours refusé de participer à ce type de
manifestation, militant activement pour que le client potentiel
vînt chez l'artisan, plutôt que de le
découvrir hors de son lieux de travail au sein d'un
regroupement plus ou moins hétéroclite. J'ai
incontestablement eu raison sur le plan économique, puisque
mon atelier a fonctionné sereinement pendant ces trente
années, mais il semblerait que ma certitude n'ait plus cours
actuellement...
Cluny
historique
Cluny
touristique
Mode
déclinante, difficultés économiques,
beaucoup de potiers ont disparu, beaucoup ont dû trouver un
revenu complémentaire, et signe de cette nouvelle situation,
le métier s'est terriblement féminisé.
Il est devenu difficile
à un potier d'assumer économiquement sa famille,
et donc, l'épouse céramiste permet la survie de
ce métier merveilleux, et comme le montrent les images
suivantes, le talent n'est pas en panne...
Bien sûr, sur
la cinquantaine de participants, je n'ai retenu que ceux et celles qui
m'ont le plus ému par leur travail. Il y avait 31
potières, 15 potiers, et 2 couples...
L'exposition avait lieu
en plein air, dans les jardins de l' Hôtel de Ville.
Une invitée
d'honneur, Ferrudja Chebli, potière kabyle de
mère en fille, nous a présenté sa
production traditionnelle.
Terres
vernissées traditionnelle savoyardes de Gilles
Durand,d'Aix les Bains
Chêvre facétieuse
de Marcel
Créac'h
Grès
utilitaire aussi beau que sobre de Claire
Mathevon
Production de Louise
Gardel, en terre
vernissée, drôle, belle, dont la femme est
l'unique héroïne, et chacune a l'air
d'être tout à fait bien, là ou sa
créatrice l'a mise...
Production de terre
vernissée drôle et très
soignée, de Sébastien
Lopes et Christine Zablocki...
J'aimerais connaître leur partage des rôles dans
cette création ...
Les
créations naturalistes de Catherine
Blondin sont superbes, et bien
sûr, je pense à Palissy, qui avait
porté très haut la reproduction de reptiles et
batraciens sur ses célèbres plats, tout comme
Avisseau, au XIX° siècle, mais cette
céramiste exploite à parfaitement le contraste
entre ses émaux colorés reproduisant à
merveilles les livrées de ces petites bêtes, et la
terre brute soigneusement polie. L'accueil de quelques
Crassulacées sur ses compositions ajoute la touche
végétale à ces superbes ensembles. Je
vous reparlerai d'elle, car son atelier est tout près de
Melay,à Lugny lès Charolles et je ne manquerai
pas de lui rendre visite...
Didier Bellamy,
céramiste de Saône et Loire lui
aussi, maitrise parfaitement les émaux
cristallisés dont la beauté est d'autant plus
mise en valeur que les formes-supports sont simples...