Les murs ont peut
être des oreilles, mais en tous cas, je suis sûr
qu'ils nous parlent ! avril 2015
Depuis une peu
plus
d'un an que je suis dans cette belle région, j'en ai
découvert, des chateaux, musées, monuments,
villages,
enfin,
tout ce que d'ordinaire, on met en valeur à
l'intention
des visiteurs...
Je vous en ai
fait part
à travers les actualités de ce site, mais je suis
loin de
vous avoir tout dit...Il est des choses bien plus ordinaires que tout
ce que je vous ai montré jusqu'ici,
mais qui, à
mon sens,
valent le coup de s'y intéresser. Il s'agit des murs...
Oui, ceux des
maisons, des
jardins, des usines, même... On y voit ce qu'il y a en
dessous,
dans le sous sol, on y trouve des traces d'histoires qui se manifestent
avec
une telle discrétion, souvent, qu'on ne les
remarque
pas !
A gauche, c'est
du
recyclage... Combien de maisons offrent ainsi au regard des restes
antiques - là, il s'agit d'un bout de colonne grecque en
Italie
-
A droite, la brique et le calcaire voisinent avec des restes de
poteries fabriquées en quantité dans ce village
du Nord
de la France...
On retrouve ce type d'inclusions dans de nombreux
villages de la Puisaye, grande productrice de pots depuis des
siècles !
Combien de
châteaux avec
leurs fortifications ont servi de carrière lorsque Richelieu
les
a fait raser en quantité, histoire de rabattre le caquet
à nombre de potentats locaux !
Bien souvent, la
trace de l'homme n'apparait que dans l'astucieuse
récupération de ce qu'offre la nature, sans
transformation aucune :
Mais
revenons
dans notre Sud de la Bourgogne :
Arêtes des murs
en calcaire de Charlieu et murs en briques.
Les
arêtes sont en briques, le
mur commencé en calcaire est fini en
pisé
Dans Charlieu même, les rangs de
calcaire à
entroques alternenent
avec des galets de silex sortis du Sornin qui
traverse la
ville.
Tout
cela est
bien ordinaire, et
nous montre clairement, comme partout, que les ressources du sous sol,
étaient utilisées localement avec beaucoup
d'ingéniosité par l'homme depuis des
siècles...
Mais tout autour de nous,
dans le pays Roannais, une
industrie
majeure a produit des tonnages inimaginables de briques, de
tuiles, et si les briques ne présentent que peu de
défauts, du fait de leur compacité,
il n'en
était
pas de même pour les tuiles mécaniques
que la
moindre déformation rendaient inutilisables en toitures...
qu'à celà ne tienne, on allait pas
gâcher de la
bonne marchandise... Voyez donc :
Dans le détail de l'image de droite, on voit bien les
déformations des tuiles. (bâtiment industriel
à
Pouilly sous Charlieu)
A gauche, mur de jardin à Iguerande.
A droite,
bâtiment à Noailly
La tuilerie a été une activité
essentielle du pays
Roannais, favorisée par ses excellentes argiles locales, et
par
le canal de Roanne à Digoin qui permettait
l'évacuation
des produits finis,
et l'arrivée du charbon de
Montceaux
les Mines par
le canal du centre.
En cliquant
ici,
vous
pouvez télécharger un document sur ce sujet.
Ici, c'est la tuilerie Cancalon,avant sa démolition qui a eu
lieu en 2013 et 2014, le long de la N7 à la sortie
Nord de
Roanne. Entièrement démantelée et
démolie,
il ne reste plus que la cheminée marquée d'une
flèche sur l'image.
A gauche, l'image date de l'été 2014. A droite,
j'ai pris la photo le 10 avril de cette année 2015. Dans
le projet d'aménagement de cet espace,
il
était prévu de garder le bâtiment
longeant la RN7,
et surtout le dernier
four
Hoffman, merveille technique
inventée en
1858, et bien sûr sa cheminée...
Il semblerait que les projets aient évolué vers
la
conservation de la seule cheminée... Il faut dire que notre
pays
ne bat pas de records en terme de conservation du patrimoine
industriel,
et un musée, ça coûte,
alors qu'une si
grande cheminée, on peut toujours y mettre quelques
antennes,
non ?...
Les
tuileries en Saône et Loire : document à
télécharger
Dernières nouvelles : en juin 2018, la cheminée a
été abattue
"pour
laisser la place à une entreprise qui va créer
beaucoup d'emplois" Sic le journal local...
On se
justifie comme on peut, non ?...
Retour
à la page d'accueil du site