8, rue Chanzy à Reims. Les photos sont la propriété du Musée. Prises de vues de Devleeschauwer

Comme dans beaucoup de Musées de Province, ce sont les legs de collectionneurs, essentiellement du 19° siècle, qui ont constitué les ensembles présentés au public aujourd'hui. D'où un ecclectisme qui doit tout au hasard, ou presque...

On y rencontre avec plaisir, en arrivant, "le joueur de bille" de Joseph Enderlin, un beau marbre de 1888 mieux mis en valeur ici que sous l'arcade où il séjournait, au fond de la cour du Musée

Diversité, donc avec, à peu de chose près, une vitrine pour chaque grande région traditionnelle.

Pas beaucoup de pièces régionales, bien que Les Islettes soient bien représentées.. On y trouve deux pièces de Chigny les Roses, provenant d'un petit atelier créé en 1778 ayant fait l'objet d'une publication


Couvet et soupière de Chigny, ci-contre, signés par gravure en creux sous le pied : "faite par moy, Joseph Masson, gaçon feance à Chiny, ce 20 mars 1792"

Francis Dumelie, maitre artisan, service à champagne, poterie, poterie du fil de l'eau, photoémaillage, bateau d'argile et d'eauFrancis Dumelie, maitre artisan, service à champagne, poterie, poterie du fil de l'eau, photoémaillage, bateau d'argile et d'eau

Francis Dumelie, maitre artisan, service à champagne, poterie, poterie du fil de l'eau, photoémaillage, bateau d'argile et d'eau

Deux imitations de plats de Bernard Palissy, du 19° siècle, attirent l'attention. On pourra noter que l'auteur de ces plats n'a pas hésité à mélanger sur la même composition des animaux d'eau douce et d'autres marins. Ainsi, la moule et la coque n'incommodent pas le brochet voisin...Jamais Bernard Palissy qui était un très grand naturaliste, n'aurait créé une telle cohabitation sur l'un de ses plats ! Par contre, la mise en couleur dont vous ne pouvez pas profiter ici (le musée ne délivre - ne vend- que des photos noir et blanc, et comme dans la plupart des Musées, il est interdit d'y prendre des photos) est particulièrement réussie, et fait penser au grand Avisseau qui lui, signait toujours ses oeuvres de manière très visible, non pas par immodestie, mais pour que personne ne puisse les faire passer pour des oeuvres de Bernard Palissy...

Restant toujours imprégnés de notre Grand Palissy, on pourra remarquer les productions de la manufacture parisienne du Pont aux choux. Il s'agit de faïences fines à reliefs évoquant irrésistiblement l'argenterie de l'époque. Ces pièces de 1743 sont recouvertes d'une glaçure crème assez sobre qui ne surcharge pas le luxe de détails de ces objets.

Quelques exemples intéressants des premiers décors imprimés dans les années 1930 à Marseille, à Sarreguemines, représentent bien les techniques de transfert de motifs mis au point au XVIII° siècle en Angleterre.

Francis Dumelie, maitre artisan, service à champagne, poterie, poterie du fil de l'eau, photoémaillage, bateau d'argile et d'eau

Vase de Grès flammé réalisé à Sèvres par Optat Félix Millet (1838-1911)

 

On notera l'inspiration naturaliste de ce vase, très à la mode dans la deuxième moitié du XIX° siècle, et l'inspiration palisséenne n'est pas loin. Comme les plats du génial potier, ce vase conduira par une interprétation peu rigoureuse aux pires objets de souvenir, l'ajourage du vase "faisant moderne" qui ont envahi et envahissent encore la côte méditerranéenne, et plus particulièrement Vallauris, depuis les années 55-65, et dont on trouve encore un certain nombre d'exemplaires sur les téléviseurs de nombreux foyers...

Un regret, pour finir, c'est l'absence totale d'oeuvres contemporaines, comme si la production céramique s'était arrêtée vers 1930...

Ou bien seraient-ce les crédits d'acquisition des Musées qui sont insuffisants ?...


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