Avec plus de 70 musées, la Saône-et-Loire illustre sa grande diversité et sa richesse culturelles. Du musée de Bibracte à l’Ecomusée de la Bresse Bourguignonne en passant par le musée du vélo où les musées dédiés à Lamartine, Greuze ou Niepce, l’amateur de culture, de techniques ou de nature trouvera là un choix et une qualité remarquable dans les collections présentées. Tous les publics peuvent y être accueillis de manière personnalisée. Les enfants, en particulier, seront les bienvenus dans les "musées marrants" d’Aventure Mômes en Saône-et-Loire en passant par les huit sites et musées du Département.
Mais dans un premier temps, réduisons un peu cette diversité au seul patrimoine industriel ...
Musée de la soierie de Charlieu
à Charlieu et dans ses environs, St Bonnet de Cray et bien d'autres villages, et chacun sait qu'au 19° siècle et même bien avant,
métier entièrement manuel à gauche, électrique à droite, bruyant, mais productif
Le musée de tissage de Chauffailles
Encore du tissage, me direz-vous . En effet, il y a une semaine, je vous trainais dans celui de Charlieu...Ils sont tout à fait complémentaires, celui de Chaufailles étant moins bien équipé en métiers à tisser, mais beaucoup plus complet en ce qui concerne la préparation du tissage. Avant la disparition de la canette dans les métiers modernes, la préparation de celle-ci a donné naissance à une foule de dispositifs tous plus ingénieux les uns que les autres, le but étant toujours d'obtenir un maximum d'efficacité pour un minimum d'effort.
Un détail amusant : nous avons vu que c'est un industriel lyonnais, Barthélémy Roux qui, en 1827, avait "délocalisé" sa production de tissage de soie à Charlieu et aux environs, pour s'affranchir d'une main d'oeuvre devenue par trop exigente. Ici, à Chaffailles, c'est le curé qui, en 1842 a organisé l'implantation de métiers à tisser, bien sûr venant des usines de Lyon, afin de procurer à ses ouailles un petit revenu supplémentaire, autrement dit, ça partait d'une très bonne intention, non ? Mais n'est-il pas drôle de constater qu'intérêts charitables et intérêts industriels convergeaient de manière étonnante ! Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres...
A gauche, machine primitive : une canette à la fois à partir d'une bobine. A droite, un mécanisme astucieux permet de maintenir active la rotation de la canette
Plus récente, cette machine électrique, charge elle-même les canettes vides, et stocke les pleines...
Ce proverbe local sent bon une logique toute régionale...
Informations pratiques sur ce musée.
Musée Paul Charnoz :
A Paray-le-Monial était implantée depuis 1877 une fabrique de carreaux de grès céramique fondée par Paul Charnoz. Ce carreau appelé aussi « carreau-mosaïque » connut un grand succès.
En 1994, un groupe d’anciens salariés de cette usine décide de créer le Musée Paul Charnoz.
A l'intérieur d'un réseau de lamelles de laiton dont la fabrication demande une adresse et une minutie extrêmes, on dépose à l'aide de pochoirs des argiles de couleurs différentes sur une épaisseur de plusieurs millimètres qui sont ensuite pressées, compactées sous une couche d'argile plus grossière, le décor étant pour ainsi dire constitué dans la masse sans le moindre risque d'effacement, dont on a le témoignage avec la grande fresque qui a passé plus d'un siècle en plein air à Marseille, servant même de piste de danse !
Cette rosace, composée de 700 carreaux a obtenu le Premier prix à l'exposition universelle de 1889, et la seconde, que l'on voit au dessus des personnages de l'image de gauche, de 122 m², fut "hors concours" à l'exposition universelle de Paris en 1900. Pour découvrir la suite de l'histoire de cette entreprise, allez vite visiter ce superbe musée ! |
Maison de la Mosaïque contemporaine à Paray le Monial
Céramique de Digoin
Le Musée de la céramique de Digoin
Situé au-dessus de la Loire, à
quelques pas du
superbe pont canal, prévoyez du temps à
y passer, le nombre de pièces à y voir est tout
simplement impressionnant !
Le Musée aligne ses salles sur trois niveaux.
Les récentes fouilles d'Autun ont permis de
découvrir des
ateliers des 2° et 3° siècles de notre
ère, tout
spécialement les restes de l'atelier du
célèbre
potier Eduens, Pistillus qui fabriquait de ravissantes figurines de
terre cuite, tandis que nombre de ses collègues produisaient
à cette époques de très grandes
quantités
de Sigillée, dont ces vitrines nous donnent à
voir de
nombreux exemples, ainsi que quelques moules permettant leur
façonnage.
C'est juste après la guerre de 1870, qui a
entraîné la confisquation de
l'usine céramique de Sarreguemines avec l'Alsace et la
Lorraine, que la manufacture de Digoin fut
créée,
mais avant, la bonne argile de cette région, permettant
d'obtenir une pâte dense et homogène a
été
exploitée en particulier par Pérouse qui en 1776
transferra sa fabrique des Pys à Digoin.
Il s'agissait d'une production manuelle, façonnage et
décor, qui sera suivie, lors de la création de
l'usine de
1872, d'une unité dont l'industrialisation permettra de
fabriquer des quantités énormes de vaisselle.
L'usine a compté jusqu'à 1000
employés, qui produisaient 10 000 tonnes de vaisselle
par an !
Les quantités produites ont entrainé la
création
de décors que l'on qualifiait de "mécaniques"
dont nous
avons de bons exemples ci-dessus : ils sont
réalisés
à la main, mais avec une division du travail
extrême :
chaque ouvrière ne pose qu'une seule couleur, ce qui, pour
le
décor ci-dessus, suppose 4 employées, plus deux
plus
qualifiées que les premières, qui
réalisent les
tiges, d'une finesse extrême, et la meilleure des deux fait
le filet.
On a peine à imaginer ce que devait être une
journée de travail pour ces artistes, loin d'être
reconnues comme telles !
Dès que la technique permit la réalisation de
décors en décalcomanies, seules les fileuses
eurent
encore un rôle...La dégradation
esthétique est
évidente, surtout lorsque l'usine ajoute à ses
gammes des
pièces dites humoristiques...
Décors posés par décalcomanies
Vaisselle humoristique...
Mais Digoin produit aussi des pièces techniques
Digoin produit aussi de la céramique sanitaire. C' est
d'ailleurs la seule production encore "vivante", la
dernière entreprise de vaisselle venant de fermer ses portes
le
23 mai 2014.
Suite à une liquidation judiciaire en 2002, Monsieur
André Buisson, l'ancien dirigeant, avait tenté de
sauver
quelques emplois en recréant une nouvelle structure qui
n'aura
survécu qu'une douzaine d'années...
Faiences de Charolles :
Poteries Emile Henry
Poteries culinaires Emile Henry à Marcigny
la
briqueterie de Ciry le Noble
Musée charolais du mécanisme agricole
Collection de plus de 400 pièces dont une série de tracteurs et machines tractées, moteurs, machines à sabots. Le thème principal est la vapeur avec routière et locomobiles vapeur. Des journées animation avec machines en fonctionnement sont organisées l’été.
Situé à Neuvy Grandchamp, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Melay, c'est bien plus qu'un musée, puisque l'association qui l'anime, Le Chaudron, n'hésite pas à se déplacer avec ses grosses machines dans des manifestations parfois lointaines, pour les faire fonctionner devant un public toujours passionné... Le Chaudron organise le dernier week end de juin un "festi'vapeur" savoureux...voyez sur le site
Une partie seulement des collections est visible dans ce grand hangar, où se cotoient de vieilles machines agricoles, mais aussi des collections d'outils, et d'une foule d'objets quotidiens de la vie paysanne du passé.
J'ai été particulièrement impressionné par l'énorme machine à vapeur, comme neuve, qui soupirait à l'entrée, quand je suis arrivé, l'animateur du musée étant entrain de pister une petite fuite de vapeur...
Tout est lubrifié, astiqué, entretenu avec amour et compétence, et la mise en scène ci-dessous montre bien dans quel type de situation, ces vestiges d'un passé pas si lointain que ça peuvent être découverts...
Machines agricoles de Puzenat à Bourbon lancy
Bourbon Expo renferme également un Musée des outils du Bois dans lequel vous pouvez découvrir différents métiers du Bois (sabotiers, menuisiers, tonneliers...) ainsiq que des centaines de rabots. Les plus anciens retrouvés datent de l'époque gallo-romaine. Mais il semblerait que cet outil soit né encore plus tôt...
Au XIX siècle, la Révolution Industrielle a transformé l’artisanat en industrie rurale.
Émile PUZENAT, petit forgeron à Bourbon-Lancy tente alors sa chance en réalisant des appareils de culture. L’invention de la Herse en Z , en 1874, fut le point de départ d’une fulgurante ascension ...
L'acier inoxydable à Geugnon
La Briqueterie de Ciry le Noble
La briqueterie Vairet-Baudot est une ancienne usine de production céramique installée au cœur de ce qu’on appelait au début du XXe siècle la « Vallée de la céramique ». Les premiers bâtiments sont édifiés en 1893, les plus récents en 1920. L’entreprise, créée par Jean-Baptiste Baudot, puis dirigée à partir de 1896 par son gendre Ernest Vairet, s’est spécialisée dans la fabrication de briques de pavage et de produits anti-acides destinés à l’industrie chimique. L’usine connaît son apogée durant la Première Guerre mondiale, employant alors une centaine d’ouvriers, et ferme ses portes en 1967, date à partir de laquelle l’usine est abandonnée au vandalisme, à la rouille et à la végétation. C’est d’une épaisse friche industrielle que l’écomusée du Creusot-Montceau se porte acquéreur en 1995 avant de lancer avec l’Association pour la Formation Professionnelle des Adultes (A.F.P.A.) de Saône-et-Loire un chantier de restauration ambitieux qui permet aujourd’hui au public d’avoir accès à des bâtiments réhablités.
Musée implanté dans l'ancienne usine céramique Vairet-Baudot :
Filatures de laine de Varennes sous Dun
Fours à chaux de Vendenesse les Charolles
Les fours à chaux, au nombre de quatre à l'origine, ont été construits entre 1879 et 1881 par la Compagnie des fours à chaux des Dombes (une société qui regroupe les fours de Bourg en Bresse approvisionnés par les carrières de la Ramasse et les fours à chaux de Vendenesse).
Le
Musée de la voiture à cheval de Marcigny
Constitué par la famille Lacroix, il
montre une
collection fabuleuse de voitures attelées du XIX°
siècle, dont quelques unes ont l'occasion de participer
à
des tournages de films ou encore de rouler pour des
événements festifs.
Témoins de savoir-faire disparus, ces véhicules,
comme
toutes les traces du passé, donnent à penser,
à
rêver, de cette époque ou la production
n'était
qu'artisanale, donc d'une diversité extraordinaire,
diversité et rareté que les
spécialistes du
"marketing" de nos constructeurs de voitures modernes satisfont en
personnalisant à outrance les modèles de grandes
séries, qualifiées pour ce faire de
séries
limitées...
Il faut bien sûr aller voir cette belle mise en
scène...
La
parenté de formes est évidente entre ce buggy
fabriqué dans l'Ohio dans
la deuxième moitié du XIX°
siècle, et cette Ford T de 1922, qui fut
produite à partir de 1922 à plus de 15 millions
d'exemplaires !
Lors
des premières années du XX°s, le
célèbre dessinateur animalier anglais,
Cecil Aldin, avait immortalisé ce carosse, le Road coach,
voiture
lourde de 1500 kg,
Cette
superbe calèche parfaitement suspendue par ses huits
ressorts a été
fabriquée par le célèbre carrossier
parisien, Muhlbacher, et a
appartenu au non moins célèbre Eugène
Schneider, fondateur des
fonderies du Creusot qui l'utilisait encore pour transporter de la gare
du chemin de fer à ses usines, ses
célèbres clients venant faire
quelques courses : canons, locomotives, etc..., et les augustes fesses
de Nicolas II de Russie ont pu apprécier la douceur de ce
siège
capitonné !
Quelle diversité, quelle invention dans ces accessoires !