Première
péniche relai
équestre ? En tous cas, c'est la première fois
que je
reçois des cavaliers sur mon bateau. Ils étaient
six,
partis de Charolles, et après une étape au
gîte
équestre du Moulin de Vaux, à Nochize, ils sont
arrivés depuis la rive est du canal.
L'intendance
suivait, et
ils ont trouvé facilement une pâture où
les six chevaux ont passé la nuit.
La
randonnée
était
organisée par le centre
équestre de Sennecy le Grand,
et
Corinne et Jean Albert Minster, aidés de leur vieux chien
"Poilu" ont tout fait pour le bien être des
cavaliers...
samedi 26 juillet
vendredi 25
juillet
Encore
une belle
découverte : à un saut de puce de La
Pacaudière,
dont je vous ai parlé le 17 mai, un peu plus haut
vers les Monts de la Madeleine, et
dominant la grande plaine de Roanne, un superbe village : le
Crozet.
Restes de l'enceinte de l'ancien château
Le village comprend de nombreuses maisons des XV° et
XVI°
siècles, et les aménagements modernes ne
déparent pas l'ensemble...
Nous sommes juste en dessous des Monts de la Madeleine, si bien que si
la brique et la belle pierre jaune de Charlieu ont
été beaucoup utilisées, le granite
rouge se
rencontre fréquemment dans les édifices.
La Maison Dauphin, à gauche, ancienne halle de boucherie du
XVI° siècle, remarquable par la diversité
de ses
fenêtres à meneaux. A droite,
cette dame n'a
pas l'air très contente, non ? et ça fait un
moment que
ça dure...
Une belle promenade à faire dans ce superbe village...
J'ai commencé par rendre visite à
l'invité d'honneur, Alessandro Montalbano, peintre
et sculpteur...
bronze peint
"C'est le
bouquet", à gauche. A droite : "Mon jazz
autoportrait"
"Soleil levant"
"Nu"
" Ailes"
J'ai bien
aimé ce que fait cet artiste, et il est sobre dans ses
titres.
Malheureusement,
c'est la mode qui
veut ça, les artistes, non contents de s'exprimer
par leur
travail se mettent à parler ou à
écrire, dans le
même style que celui, galimatias
impénétrable, qui accompagne de nos
jours toute
exposition dite d'art moderne...Jugez-en :
"Dans mes
derniers bronzes peints, j'essaie à travers une peinture
quasi
tribale "d'exploser" ces creux et ces pleins dans un tourbillon
agité
mais bien proportionné et guidé par un certain
rhythme
voulu et essentiel à mon oeuvre. Avec ces bronzes peints,
maintenant,
je veux
remettre en question ces fameux vides et pleins pour leur donner une
autre lecture dans l'intention de pousser encore plus loin
la
perception de ma sculpture...cette peinture apporte une toute autre
façon d'appréhender la sculpture, d'y
découvrir
les vides et les
pleins qui
constituent
l'essentiel de ma recherhce en tant que sculpteur."
Il
faut
reconnaître qu'un
sculpteur qui s'occupe de pleins et de vides, c'est sans doute tout
à fait nouveau, contemporain, pour ne pas dire moderne, non
?..
Entre
Montceau les Mines et
Digoin, j'ai
découvert cette grande briqueterie lors de mon voyage
depuis la Champagne, et suis passé devant le 2
janvier de
cette année.
Sur cette
portion, le
canal du Centre a connu une grande concentration d'activités
céramiques
au cours du XIX° siècle, la plupart
disparues depuis les années soixante.
C'est
ainsi qu'elle m'est apparue depuis la péniche
C'est la Communauté urbaine Creusot Montceau qui est
à
l'origine de la sauvegarde et de la mise en valeur de ce patrimoine
industriel remarquable...Une chance inouïe a fait que bien que
devenue friche industrielle, le site n'a pas été
détruit, ni
liquidé
comme ça a
été le cas en tellement d'endroits en France, des
hauts
fourneaux de la Vallée de la Chiers, en Lorraine,
à la
briqueterie de Champigny en Champagne et en d'innombrables lieux
où un patrimoine
industriel irremplaçable a été
rasé au
bulldozer...
Créée en 1893, l'usine a fonctionné
jusqu'en 1967,
produisant des briques, des tuiles, des carreaux, et
quantité de
produits destinés à l'industrie chimique,
utilisant les
propriétés exceptionnelles
des argiles locales grésées à haute
température.
Un
parcours
balisé permet de
suivre toutes les étapes de la fabrication. Sur le plan
muséologique, c'est remarquable de
clarté...
La grande salle de façonnage des briques située
sous les
broyeurs et la chaine de préparation de la pâte.
Au
centre, l'extrudeuse avec le chariot recevant les briques. A droite, le
monte charge
élevant les tuiles
jusqu'aux séchoirs.
C'est
en 1930 que la
briqueterie
Vairet-Baudot a racheté la tuilerie Bossot de Ciry le Noble,
mais c'est une production qui est restée marginale et a
cessé en
1945.
On
peut voir les fours en
parfait
état, ainsi que le premier grand four rond dont seule
subsiste
la paroi extérieure, les briques isolantes ayant
été réutilisées pour
la construction de fours plus récents.
Le
Musée donne
à voir
également des expositions temporaires. En ce moment, trois
présentations permettent d'étendre les
connaissances sur
l'industrie céramique de la
région.
La plus importante, me semble-t-il est celle consacrée
à
la découverte et la fouille du dépotoir de
l'entreprise
Langeron, productrice de grès
émaillés,
implantée non loin de là à
Pont-des-Vernes,
sur la commune de
Pouilloux, exposition intitulée
"Trésors de dépotoir"
Thierry
Bonnot est chargé de recherche au CNRS, membre du
laboratoire
Genèse et Transformation des Mondes Sociaux
(CNRS/EHESS, Paris). Historien de formation initiale, il a
travaillé de 1994 à 2002 à
l’écomusée de la Communauté
Le
Creusot-Montceau (Saône-et-Loire) pour lequel il a
mené
plusieurs enquêtes
aboutissant à des publications et expositions.
Aidé
par Jacques Gaudiau, collectionneur et érudit, il a
entrepris la
fouille et l'exploitation du dépotoir de
l'entreprise, dont on voit une reconstitution partielle ci-dessus.
Un
livre passionnant a été
édité à
cette occasion, faisant suite à une première
publication
sur cette
entreprise.
Beaucoup
de pièces porteuses de défauts ont
été
ainsi découvertes, mais aussi du matériel de
production
: montres
fusibles, estèques de tournage, tournasins, etc... et
surtout,
quantité de moules en plâtres, moules de
production pour
le coulage, l'estampage, le calibrage et mères de moules,
porteurs
d'informations capitales sur le fonctionnement de l'usine.
Enfin,
juste un mot de l'exposition "d'oeuvres"
réalisées par
Michel Delacroix à partir des moules du dépotoir.
Le
titre de "bugs" va
bien à ces réalisations, et je me permets de n'y
voir
qu'une aimable plaisanterie non dénuée de valeur
technique, plutôt
qu'une "oeuvre" au sens artistique du terme...
jeudi
17 juillet
Un vent de révolte souffle-t-il sur Melay ?
La
servitude n'a pourtant pas l'air de leur peser !
mercredi
16 juillet
Image
bien banale pour la
saison : la
fenaison, dernier retournement du foin avant de le mettre en bottes.
Oui, mais approchons nous...
Juste
derrière
le tracteur,
toute la famille Cigogne est là, pour saisir la bonne
occasion
et ramasser tout ce qui est comestible et découvert
grâce
au passage de la
machine...Pas bêtes, les volatiles, non ?...
samedi
12 juillet : Le
musée de la céramique de Digoin
Situé
au-dessus de la Loire, à quelques pasdu
superbe pont canal,
prévoyez du temps à y passer, le nombre de
pièces à y voir est tout simplement
impressionnant !
Le
Musée aligne ses salles sur trois niveaux.
Les
récentes
fouilles d'Autun
ont permis de découvrir des ateliers des 2° et
3°
siècles de notre ère, tout
spécialement les restes
de l'atelier du célèbre potier
Eduens, Pistillus qui fabriquait de ravissantes figurines de terre
cuite, tandis que nombre de ses collègues produisaient
à
cette époques de très grandes
quantités de
Sigillée, dont ces vitrines nous
donnent à voir de nombreux exemples, ainsi que quelques
moules
permettant leur façonnage.
C'est
juste
après la guerre de
1870, qui a entraîné la confisquation de
l'usine
céramique de Sarreguemines avec l'Alsace et la
Lorraine,
que la
manufacture de Digoin fut créée, mais avant, la
bonne
argile de cette région, permettant d'obtenir une
pâte
dense et homogène a été
exploitée en
particulier par Pérouse qui en 1776 transferra sa
fabrique des Pys à Digoin.
Il
s'agissait d'une
production
manuelle, façonnage et décor, qui sera suivie,
lors de la
création de l'usine de 1872, d'une unité dont
l'industrialisation permettra
de fabriquer des quantités énormes de vaisselle. L'usine
a
compté jusqu'à 1000 employés, qui
produisaient 10 000 tonnes de vaisselle par an !
Les
quantités
produites ont
entrainé la création de décors que
l'on qualifiait
de "mécaniques" dont nous avons de bons exemples ci-dessus :
ils
sont réalisés à la
main, mais avec une division du travail extrême : chaque
ouvrière ne pose qu'une seule couleur, ce qui, pour le
décor ci-dessus, suppose 4 employées, plus deux
plus
qualifiées que les premières, qui
réalisent les tiges, d'une finesse extrême, et la
meilleure des deux fait le filet. On
a peine à
imaginer ce que
devait être une journée de travail pour ces
artistes, loin
d'être reconnues comme telles !
Dès
que la
technique permit la
réalisation de décors en
décalcomanies, seules les
fileuses eurent encore un rôle...La dégradation
esthétique est évidente, surtout
lorsque l'usine ajoute à ses gammes des pièces
dites
humoristiques...
Décors posés par décalcomanies
Vaisselle
humoristique...
Mais
Digoin produit aussi
des pièces techniques
Digoin
produit aussi de
la
céramique sanitaire. C' est d'ailleurs la seule production
encore "vivante", la dernière entreprise de
vaisselle
venant de fermer ses
portes le 23 mai 2014. Suite
à une
liquidation
judiciaire en 2002, Monsieur André Buisson, l'ancien
dirigeant,
avait tenté de sauver quelques emplois en
recréant une
nouvelle structure qui
n'aura survécu qu'une douzaine d'années...
jeudi
10 juillet : Quel
temps !
Voilà au moins
24 heures qu'il pleut sans
discontinuer... Ca en rend certains heureux, d'autres, moins !
mardi
8
juillet : Les voix d'eau
de l'été à Melay
En
amont de Melay, la toue cabanée
arrive...
... avec, en remorque, deux petits bateaux. Un bien court
cortège pour fêter cette voie d'eau...
En fin d'après midi, une animation pour les enfants, puis
ensuite une animation musicale.
La
toue cabanée
fait une rapide démonstration d'un
chargement-déchargement de tonneaux avec un mat de charge
curieusement soutenu par la
vergue.
Mais attention, pas de critique, ce n'est pas une reconstitution
historique, mais une animation...
Mais le moment essentiel va suivre : dégustation
de vins
des côtes roannaises, et bonne bouffe... Les tables sont
complètes...
Ca m'a irrésistiblement fait penser à la fin
d'une
histoire d'Astérix et Obélix. Qu'importe le
récit,
pourvu qu'il finisse par un banquet...
Par contre, ce qui manquait ici, c'était le barde,
accroché à un arbre, soigneusement
ficelé et
baillonné...
A 23h, la pluie a mis fin à la fête ! du
5 au 13 juillet, animations sur le canal de Roanne à Digoin
: 8 étapes festives et gourmandes !
Il
est tout près
de Melay, à Semur en Brionnais, village classé
parmi les
plus beaux de France. Il en reste les deux tours défendant
l'entrée, et
le donjon, impressionnante tour carrée du X°
siècle,
symbole de la puissance des Seigneurs de Semur, dont l'un des fils,
Hugues (1024 - 1109) fut grand abbé de Cluny , et acteur de
l'extension de
l'Ordre de Cluny qui compta jusqu'à 10 000 moines et un
millier
d'abbayes, monastères et prieurés dans toute
l'Europe
occidentale.
Le château domine la vallée du Merdasson, petit
ruisseau qui se jette dans la Loire à Marcigny
Les meurtrières donnent une idée de
l'épaisseur
des murs ! Les deux tours entre lesquelles se trouvait
l'entrée
du château.
Utilisé comme prison après la
Révolution, comme
beaucoup de châteaux féodaux, il a
été
abandonné, a servi de carrière de pierres, mais
heureusement, il a été remis en valeur et
restauré
grâce aux
forces associatives...
A voir sur place, aussi, la Collégiale, l'Eglise St Martin
la
Vallée et beaucoup d'autres batisses
intéressantes...
jeudi
3 juillet : une visite bien agréable...
Hier après midi,
Charles Berg, mon ami
désigné en France comme le meilleur
"canauxlogue"
de notre pays est arrivé à Melay à la
barre de son
"M.S Blueberry", venant de Mably, à une
vingtaine de kms en amont.
A droite, le très curieux système qui
combine sur ce
bateau le gouvernail complètement repliable, et l'arbre
d'hélice, articulé par un cardan, à la
verticale
de la coque, permettant de le
relever. Ainsi, pas de place perdue dans le franchissement des
écluses par un dispositif dépassant du bateau.
Voyez sur
le site de Charles Berg, les
détails technique sur ce type de bateau
dont cet
exemplaire, l'un des derniers existant encore, et le seul à
naviguer est labellisé
"Bateau d'Intérêt Patrimonial".
Charles, pour une image semblable, parlait de dauphin contre une
baleine... C'est un peu ça, non ? C'est assez curieux de
voir le
nez de ces deux types de bateaux, tout à fait identique, et
pour
ce
berrichon, cette longueur qui en fait un couloir flottant...
Vous remarquerez, à mi-longueur du bateau, l'habitacle qui
était celui des ânes tirant le berrichon avant la
motorisation...
Vers 13h, l'Infatigable a réussi son demi-tour
malgré
l'espace réduit par les deux bateaux à couple.
Son patron
a un peu râlé, pour le principe, mais le
pilote,
Jean Claude, a tourné comme
d'habitude, avec un gentil sourire... la trainée de vase
bien
visible montre qu'un petit draguage ne serait pas de trop ...
Et le chat de Charles, qui a adopté la terrasse de la
péniche, n'en a pas cessé d'être
superbe !
En début d'après midi, c'est le départ
en
direction de Digoin, avec Charles à la barre franche, pas
franchement stressé, semble-t-il...
Comme il a l'air large, le pont de Melay ! Un couloir flottant, ce
bateau, je vous le disais !
mercredi
2 juillet
Il n'y a pas que les
musées et les monuments
prestigieux dans la région...En
allant de
Charlieu à Semur en
Brionnais,
je
suis
tombé presque par hasard sur ceci :
Sur le petit panneau,
au-dessus de la cheminée,
ces quelques vers de Paul Verlaine :
Écoutez
la chanson bien douce Qui
ne pleure que pour vous plaire. Elle
est discrète, elle est légère : Un
frisson d'eau sur de la
mousse !
mardi
1° juillet 2014 Le Musée Alice
Taverne
à Ambierle
J'avais été très
impressionné lors de la
visite du Musée d' Iguerande le 26 mai, par la
qualité de
la présentation et la richesse des collections. Il
s'agissait de
l'oeuvre d'une seul homme, Monsieur
Chandon.
Le Musée Alice taverne est un héritage : celui de
cette
autodidacte pour le moins tenace qui, à une
époque
où le recueil de la mémoire populaire et des
traditions
n'était pas à l'ordre du jour, a
réalisé une véritable oeuvre que les
actuels
responsables du Musée continuent à enrichir par
les
nombreux dons qui leur arrivent de toute la région...
Quand on est à Melay, on est sur une lisière : le
bord de
Loire est comme une frontière entre, à l'est, ce
magnifique Brionnais que je découvre peu à peu,
et
à l'Ouest, les côtes du Roannais qui nous
mènent aux Monts de la Madeleine. Jusqu'ici, je suis plus
allé à l'Est qu'à l'Ouest.
Réparation
s'impose...
Ambierle émerge
de ses vignes... On ne voit pas
encore la
couleur du raisin, même sur les grappes bien
formées.
A partir de 1946, Alice
Taverneœuvre
sans
répit à la création d’un
″musée
du terroir″, n’hésitant pas à
vendre la
maison familiale pour pouvoir acquérir une ancienne maison
de
maître transformée depuis en institution
religieuse. Alice achète le corps du bâtiment en
1950,
s’y aménage deux sommaires pièces
à vivre et
travaille sans relâche à la création
des salles du
futur musée. En 1951, une dizaine de
salles sont déjà ébauchées,
et c’est
en 1952 que le préfet de la Loire, monsieur Dumont, inaugure
le
″Musée de la Paysannerie et de
l’Artisanat
forézien″ qui deviendra le
musée Alice Taverne à la mort de sa
créatrice en
1969.
Reconstitution d'un intérieur paysan à gauche,
bourgeois à droite
Cette salle a été crée en 1960 :
elle
comprend à la fois des meubles "villageois" et des objets
d'importation, comme le piano romantique, ou, sur la table, des
céramiques anglaises.
Particulièrement réussie, cette reconstitution
d'une
épicerie de village du début du XX°
siècle.
Plusieurs
présentations donnent à voir
les métiers disparus avec leurs machines, leurs outils...
Ce n' est qu'un tout petit résumé de ce que vous
pourrez
voir, et également acquérir ou consulter les
innombrables
publications d'Alice Taverne qui a fixé le souvenir des
traditions, contes,
superstitions de la région...